IL S’EST ASSIS

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Il s’est assis à même la terre

La terre de ses ancêtres

Ancêtres dont il est très fier

Fier de ses racines dans tout son être

Il ne comprend pas la violence

De ses frères et ses amis

Il pensait en toute innocence

N’avoir que des proches ennemis

 Il a posé sa tête dans ses mains

Il a pleuré pendant longtemps

D’un assourdissant et lourd chagrin

Sur le sang des innocents

 Ces innocents qui étaient là

Au mauvais endroit, mauvais moment

Tous ceux qui ne savaient pas

Qu’allait encore couler le sang

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Il s’est assis complètement épuisé

Epuisé des combats, les nuits sans sommeil

Sommeil qu’il ne peu plus trouver

A cause de tout ce qu’il a supporté

 Le déchirement des chairs meurtris

A grand coups de machette

Quand d’autres utilisaient des fusils

Dans une guerre ethnique et bête

Il s’est assis au milieu des corps

Le corps d’un frère, d’une femme aimée

Il s’est assis près des morts

Pour entendre leurs rires, il aurait tout donner

Il se revoit sous le grand baobab

Palabrant de choses et d’autres

Il entend le chant des enfants là-bas

Mais cette guerre à qui la faute

 Il s’est assis à côté des cadavres

Pour y pleurer pendant longtemps

A présent tout ce qui le navre

C’est de ne pas retrouver sa maman

 Sa maman qui a sacrifié

Pour lui une partie de sa vie

Une maman qui l’ a élevé

En oubliant elle même sa vie

 Il s’est relevé d’une allure altière

La haine pour lui n’est pas génétique

Lui qui était assis par terre

S’est relevé pour son Afrique

K.S.A. – 25.02.14 – 30-12